samedi 29 septembre 2007

Uniqlo

















Le centre commercial des 4 temps (celui que je fréquente quoi) refait trop peau neuve. On a un nouveau Gap, une nouvelle boutique qui vend que du savon trop cher, la boutique concept no-logo Muji, enfin voilà, ça se boboïse doucement et là en décembre on compte faire un grand pas avec l'ouverture de Uniqlo, le H&M tokyoïte qui prend la place du presque séculaire Disney Store qui commençait à sentir le Mickey pourri.

Leurs fringues sont trop couls -matières nobles, coupes et couleurs minimalistes, t'as vu-, et pour leur campagne publicitaire ils préfèrent Kim Gordon à Kate Moss.


Bref, un retour à l'essentiel après une mode fluo réservée aux épileptiques et encore une trop bonne raison de dépenser son fric.

On peut pas s'en vouloir de trop kiffer les fringues.


http://www.uniqlo.com/us/

jeudi 27 septembre 2007


Elle est là, dans le couloir, à attendre son tour. Je la précède. La table au fond, les feuilles de brouillons standards disposées dans un coin, en petite pile jaune pâle. Pendant qu'une personne est interrogée. Se concentrer vite sur le texte à étudier en moins de 10 minutes. Le mec défend ses compétences et son savoir, à 5 mètres devant moi. Ca me déconcentre un peu. Un moustique hors-norme se pose sur ma main, sans détour, ça me déconcentre un peu plus encore. Ce truc est vraiment énorme. Soupe au sang pour Boucle d'Or mosquito. Et Papa Moustique est grand maintenant. 3 secondes après que l'insecte se soit posé, je peux plus tenir, je tapote, pas plus convaincu que ça, impressionné surtout. Je le loupe, il s'envole, merde. Là, je suis agacé, mais surtout j'ai pas envie que ce moustique revienne pour me boire. J'ai vu trop de trucs sur les moustiques, ceux qui en plus de te piquer ton sang te refilent des maladies dont les photos des symptômes sont mêmes pas trouvables sur Google Images. J'ai pas trop envie d'en parler, hein.

Okay, je fais comme si je m'en foutais. J'écris des évidences argumentatives sur mon brouillon, déductions bateaux, on continue, je remplis. J'écris mal et vite, au stylo, Comic sans MS, taille 18. Je fais pas dans le détail. Je passe la main gauche sur la nuque, dans le cou, comme pour déblayer quelque chose. N'importe quoi. Je passe dans moins de 5 minutes. Il faudra compter sur mon talent d'improvisation. Je stresse pas, je suis à fond. Il se pose sur ma joue, l'effronté. Je le gifle mollement, et avec le sourire, au cas où l'examinateur jetterait un oeil dans ma direction. J'en peux plus. Je vieillis de 10 ans en 2 minutes. Le moustique me soutient à chaque instant, je le sens. Compagnon de douleur. À chaque étape, il est là, dans la performance. Il me donne des Haribo à chaque col de montagne. Il est près de moi. Il me ménage et m'encourage. Il me siffle affectueusement. Il fait frémir mon sang. Il me parfume au Dragibus. Servir chaud. Et déguster. C'est mon tour. Je change de place.

Alors que je suis interrogé, la fille passe à ma place, permutation d'un rang. J'ai oublié le moustique. Je dis les choses avec plus d'aplomb que ce qu'elles valent. Je regarde mes notes, l'examinateur, son visage, et sa barbe bizarrement taillée. J'alterne régulièrement. Texte, notes, barbe, visage, notes, visage, texte, notes, texte, notes, barbe... J'occupe mes mains nerveuses en tordant mes manches, en les retroussant, en les rabaissant. Ma main presse sans passion mon avant-bras, contorsions. J'ai fini, il paraît. Je me contente du bonheur d'avoir fini. Je me lève, me retourne et voit cette fille griffonner d'ultimes notes. L'examinateur me dit des choses sur l'issue de l'examen, sur la date des résultats, sur "bon courage pour la suite", sur la feuille d'émargement que j'ai déjà signée. Je vois lui, je pense elle. Il me remercie, je dois me barrer de la salle, donc. Je regarde vers ma nouvelle amoureuse. Je devais déjà un peu la kiffer quand je la voyais dans des cours qui étaient sans doute super intéressants. Ses yeux valaient au moins le pain au chocolat de la caféteria. Elle prend ses dernières notes donc, et là je vois le moustique voler près d'elle, à la même place où j'étais... Putain, il gâche tout, et elle devient soudain quelconque. Comme la fois où j'avais remarqué qu'elle s'était trop mal maquillée. Comme la fois où j'ai découvert qu'elle avait un copain. Ces détails la rendaient trop laide. C'était mon moustique nul, c'étaient mes ennuis nuls, et maintenant elle est confrontée aux mêmes problèmes ordinaires. Je suppose qu'elle a dû vaguement se débattre aussi. Je suppose que le moustique faisait partie intégrante de l'épreuve. Je suppose que ça me dégoûte. Ces yeux deviennent des globules, ce visage une blague, ce sourire une rangée d'osselets. Elle est aussi misérable que moi il y a quelques minutes. Elle est minable. Je sors. Adieu.

lundi 24 septembre 2007

Je suis triste

Je suis triste, alors je mange mes yaourts dans le noir en écoutant Joy Division.
Ce n'est pas réconfortant.

"Are you happy Mister Salinger?"



















Je viens d'assister à un très grand moment de télévision. Ce genre de moment où seules les personnes bien informées sont invitées : celles qui lisent entre les lignes du programme télé pour trouver les pépites du PAF.
Ce soir on a eu droit à 23 heures à un film sublime sur Canal Jimmy (chaîne improbable pour un tel programme) avec Frédéric Beigbeder partant à la recherche de JD Salinger, le meilleur écrivain de tout l'espace intersidéral. Celui qui m'a tiré les larmes des yeux au milieu de la cours de récré de 3eme. Celui qui a aussi les pires couvertures de livres de toute la terre (quand même après celles de Marc levy avec sa bande bordeaux qui sert à le reconnaître depuis le rayon rock indé de la Fnac).

Tout ce que fait Bgbd m'intéresse et m'attire excepté ses livres. Je trouve ce mec bourré d'idées et extrêmement vif d'esprit et quand j'ai lu dans les pages Médias de Technikart qu'il avait réalisé un film sur ce projet qu'on a tous eu envie de concrétiser après avoir lu L'attrape-Coeur, j'ai sorti mon agenda Oxford et programmé le rendez-vous pour 23h sur Canal Jimmy.

Tout commence dans l'appartement chic, sobre et spacieux de Bgbd. Il se réveille, foudroyé par une révélation : Salinger va mourir et il ne l'aura jamais vu.
dire que sans lui il n'aurait même pas écrit une ligne.
il décide de partir à sa recherche mais d'abord, pour meubler un peu, s'ensuit une suite d'interviews d'écrivains français comme américains qui narrent l'influence de Salinger sur leur écriture. Tout le monde y va de son commentaire "Non Frédéric tu ne devrais pas y aller", "vas-y fonce" mais Bgbd est là, obstiné, dans les rues de New York, habillé comme Christian Troy dans Nip Tuck, il est devenu snob mais son coeur n'a pas bougé. The catcher in the rye entre les mains, il visite les endroits clé du livre en donnant l'impression de le connaître sur le bout des doigts, à la façon de mon petit frère devant les dialogues de Spiderman.

Après de longues investigations dans sa chambre d'hôtel on retrouve un bgbd au milieu d'une forêt pas loin de la résidence du père de tous les adolescents orphelins, se demandant ce qu'il fout là et ce qu'il dira si jamais il y a confrontation.
Il fait les 99 pas, se demandant si finalement c'est une si bonne chose de vouloir connaître celui qui vous a sauvé, comme on sauve quelqu'un en attente d'un (attrape) coeur.
Il s'en va au loin, on sait pas très bien où, si c'est vers son van ou vers Salinger, avec cette ultime phrase "are you happy mister salinger?" qui se répète, comme si le bonheur de nos écrivains étaient la seule chose qui nous importait.
Au final, un film triste comme la life qui -entre deux répliques de publicitaires comme seul sait en faire BgBD- remet sur la table le vieux fantasme poussiéreux de la rencontre lecteur-écrivain impossible et obsédante.

vendredi 21 septembre 2007

Nouvelle vague 3
























Pas de chronique musicale pour cette fois-ci, juste une idée qui m'est venue en me lavant les pieds tout en écoutant Cat Power (cassdédi à Virginie), peut-être bien la plus belle chanteuse du monde. Pas vrai?


Donc je me disais que j'en avais ras le cul des petites meufs qui chantent des reprises mielleuses de standard du rock comme on a pu en entendre depuis les premières compiles Paris Dernière et l'album Nouvelle Vague. En tout cas pour nous les meufs ça devient un peu relou, et moi j'ai trouvé un nouveau concept, c'est à dire que maintenant les reprises se feront plus par Helena Noguerra et Camille mais par des vrais mecs qui nous susurreront "Girls just want to have fun" à la guitare sèche par exemple, et ce sera beaucoup plus bandant qu'un calendrier de rugbymen parce que nous ce qu'on aime chez les keums c'est pas leur popotin mais bien leur sensibilité, ou une connerie du genre.
Je pense que si un mec d'une quelconque maison de disques me lisait il trouverait mon idée canon.
Prototype de la première compilation :

Jarvis Cocker - Lived in Bars (Cat Power)
Adam Green - One way or another (Blondie)
Pete Doherty (pour le bon buzz) - Searching for Mr Right ( Young Marble giants)
Rufus Wainwright - Luka (Suzanne Vega)
Bright Eyes - Respect (Aretha Franklin)

et puis d'autres chanteurs pour des chansons de Kate Bush, Nina Simone, Siouxsie, Joni Mitchell et Cher aussi. Adam Green a une voix pour chanter I got you babe de Sonny & Cher, nan?

putain j'ai trop d'idées.
Allez bonne journée, je dois aller à l'école.

mercredi 19 septembre 2007

La Possibilité qu'on kiffe


C'est toujours bien de parler d'un livre qui est sorti il y a deux ans.
D'abord, ça veut dire qu'on est pas là pour le vendre, tout le monde est passé avant nous (et surtout pour Houellebecq) et en plus de ça tout le monde s'en balance de ce qu'on peut dire alors on raconte ce qu'on veut, mais j'ai vraiment pas pu faire autrement parce que je suis plutôt du genre à regarder deux choses dans un livre : son auteur et son prix, et il y a deux ans, pendant la rentrée littéraire de 2005, quand à la Fnac j'avais entre les mains version format imposant la Possibilité d'une île il y a une de ses deux choses qui n'allait pas.
Et puis finalement, après 1 an et demi d'attente il est enfin sorti en poche vers février 2007 mais je ne l'ai acheté qu'avant de partir en vacances, c'est à dire en juillet et pour 7,50€, je trouvais ça quand même un peu cher mais je crois que si le prix est si élevé c'est à cause des nouvelles couvertures glacées des Livre de Poche.
Elles sont beaucoup plus esthétiques qu'avant, parce qu'on peut dire ce qu'on veut mais un Livre de Poche avant (y'a deux mois quoi) c'était tout laid. Les meilleurs au niveau qualité/prix restent quand même les Folio.
Bon
donc, le livre
j'ai commencé le bouquin à la fin des vacances parce que j'avais besoin de faire une pause.
Il y a quelques années j'ai quand même gobé tout ses livres, roman comme poésie (à part la bio sur Lovecraft) les uns à la suite des autres, sans réelles transitions.
J'avais eu du mal à m'en remettre, Houellebecq m'avait sérieusement déprimé et puis surtout, ses livres cela reste des variations sur les mêmes thèmes qui peuvent se résumer à : la mort, la maladie, et la vieillesse.
Bref, tout ce que j'ai toujours aimé et recherché dans un livre mais qui au bout de 3 romans sur ces mêmes choses, me donne juste envie de vomir un peu de bile.

Si je devais parler comme un de ces critiques littéraires un peu chiant je dirais que La possibilité d'une île est un livre ambitieux, rien qu'en pensant à toutes les recherches qu'à dû faire Houellebecq sur la secte raëlienne on peut vraiment dire qu'il est ambitieux. D'ailleurs à l'époque, quand j'avais appris qu'il trainait avec Raël cela m'avait un peu déçu, je me disais qu'il commençait à devenir fou ou que, trop désespéré et ne croyant plus en rien il avait décidé de s'essayer à la pratique d'une nouvelle religion en croyant que ça allait porter ses fruits.
Puis finalement quand on lit le roman, on se rend compte que Houellebecq a totalement manipulé la secte (et pas vice versa pour une fois) et qu'il n'a fait que remplir son devoir d'écrivain, c'est à dire celui d'aller chercher l'inspiration, la sève, n'importe où, peu importe où elle peut bien se cacher, et tant pis si on se fait des ennemis (il n'est pas tout à fait tendre avec les différents membres de la secte qui j'imagine sont biens réels) car comme le disait si bien Philip Roth "la retenue n'est, malheureusement, pas pour les romanciers".
Je sais pas ce qui fait le charme et la perfection de l'écriture de MH, je pense qu'en plus d'être touchant il entrecoupe merveilleusement bien son récit de données sociologiques, historiques ou physiques comme pour justifier la tristesse souvent intolérable de ses histoires, pour expliquer que tout ça n'est pas qu'une histoire d'obsessions personnelles mais bien une réalité "mathématique".
Souvent on ne comprend pas tout, mais l'essentiel est capté, et on n'en ressort certainement pas plus grand mais beaucoup plus triste, plein de douces désillusions, et c'est délicieux.
Cela reste mon écrivain préféré, et tant pis si cette note ne vous raconte presque rien sur le roman, vous savez maintenant qu'il faut le lire.

Ce mec est touchant et lucide à en mourir et même si j'ai envie de croire en tout sauf à l'ignoble vérité qu'il proclame -cette sorte d'entrainement à mal vieillir- je continue à le lire et j'irai voir le film avec ce beau gosse de Benoit Magimel dans le rôle de Daniel1.

Et puis sérieusement, un livre pas triste, c'est tout sauf un livre.

PS : (selon rock&folk) paraît que la BO du film sera signée iggy pop.

Les Occupés sont