vendredi 25 avril 2008

la pop et la violence



l'album Doolittle des Pixies se divise, un peu à la manière de ceux des Vines, de deux façon : chansons pop/rock parfaites qui te démontent sur place et qui n'ont rien à envier à un "where is my mind?" beaucoup trop souvent écouté, et de l'autre côté les chansons bourrines trop insupportables.
j'ai rarement aimé que partiellement un album, le plus souvent les quelques chansons un peu plus faibles que les autres arrivent tant bien que mal à s'imposer et à plaire ne serait-ce que parce qu'elles sont attendrissantes, mais là, entre deux chansons chialantes on a le droit à un massacre pour tympans. je suis juste incapable d'aimer la musique trop bruyante à part peut-être l'album "Toxicity" de System of a Down (lol).

la tentation de noter chaque chanson de Doolittle est trop puissante, ah je craque,

1- Debaser - 4,5/5
2- Tame - 1/5
3- Wave of Mutilation - 3/5
4- Bleed - 4/5
5- Here comes your man - 4,5/5
6- Dead - 2/5
7- Monkey gone to heaven - 3,5/5
8- Mr. Grieves - 4/5
9- Crackity Jones - 0/5
10- La la love you - 5/5
11- No. 13 Baby - 1/5

12- There goes my gun - 2,5/5
13- Hey - 6/5
14- Silver - 1/5
15- Gouge away - 1,5/5


vendredi 18 avril 2008

the winning days are gone



Si la période de mes 12-14 ans devait se résumer à une musique, à un album, à un groupe et à des clips elle prendrait vite la forme d'un V suivi d'un I d'un N d'un E et d'un S.
C'est très par hasard qu'à l'époque de mes 12 ans je découvre le groupe de Craig Nicholls, je m'en souviens comme d'un premier rendez-vous galant : on était au restaurant avec des amis, à la télé MTV, à la télé le clip de "Ride" des Vines, je fais mine de ne m'y intérésser qu'à moitié et pourtant c'est la première fois de ma vie que je ressens la classe d'un groupe me gicler violemment à la gueule, c'était souvent la même impression, on écoute une chanson rock et on se dit que toute cette musique s'y trouve résumée dedans, un peu comme le courrier des lecteurs zelés de Rock&Folk qui tente de la définir un peu bêtement en commençant leur phrase par "Le rock en 2008 c'est..."
Moi je sais juste que le rock en 2005 c'était The Vines et rien d'autres, c'était une époque où mon rapport à la musique était obsessionnel, j'aimais un groupe, je n'aimais que lui, les autres pouvaient bien aller se faire foutre, l'éclectisme et la culture avec.

Le groupe m'initie malgré lui à une sorte de parcours musical initiatique, dans un premier temps c'est comme ça que je découvre, à 12 ans, toute seule, ma première petite grande salle parisienne : l'Elysée-Montmartre, j'apprends des mots "pogo", "slam", je vois de près pour certainement la première fois de ma vie une guitare électrique (que j'arrive enfin à distinguer d'une basse) et même une batterie, j'achète mon premier t-shirt de concert, bien coupé en plus, qui me vaudra d'être remarquée par un paquet de 3ème de l'époque et surtout : un mec en débardeur rouge qui par sa beauté, ses cheveux longs, sa transpiration, son talent, son inaccessibilité me fait souffrir, on pourrait appeler ça "le complexe de la fosse", cet anonymat qui fait mal, l'adoration frustrée, l'impossibilité de glisser à l'oreille du chanteur le nombre considérable de fois qu'on a écouté ses albums, je l'ai ressenti jusqu'à très récemment durant tous les concerts auxquels j'assistais, maintenant ça s'est calmé, ça a même disparu.
Deuxièmement, avec les Vines je découvre le magazine Rock&Folk, une nana sur un t'chat m'avait dit que le groupe y faisait la couverture, je dis à ma mère de m'acheter le numéro et je me retrouve avec les Pixies au lieu des Vines, je lis quand même la revue et finis par la troquer par mon habituel Rock Mag.
Mais avant d'être une initiation aux endroits où se passe la musique, petite salle comme magazine, The Vines c'est aussi 3 albums, un premier album éponyme et parfait acheté 18€ avant le deuxième qu'un garçon de ma classe m'avait offert pour mes 13 ans et qui possède le livret de paroles le plus chiffonné de toute l'histoire de mes CD. Leurs chansons peuvent se diviser en deux parties qui se valent : les chansons très émouvantes où Craig Nicholls oublie de crier et se réconcilie avec la vie et les autres, celles où ils roulent des yeux et où on arrive même plus à compter les figurants dans les clips.

Je peux dater la fin de ma relation avec le groupe le jour où un grand ami de l'époque me dit sur MSN qu'il vient de consulter leur site officiel où l'on apprenait que Craig Nicholls était atteint d'épilepsie et qu'il n'y aurait donc pas d'album avant longtemps, avec cette nouvelle un peu triste je découvre dans la rubrique "videos" le clip bouleversant "Winning Days" réalisé par Michel Gondry où l'on retrouve le groupe reposé et jouant dans la nature, ensuite j'étais déjà passée à autre chose pour consacrer 15€ à un Craig Nicholls jouflu et que j'imaginais médiocre, qui passait d'une pochette multicolore et enchanteresse, à un fond noir et paresseux. C'était les Vines.


le clip parfait en attendant les mp3

dimanche 13 avril 2008

Ne le lis à personne




La mauvaise littérature, on nous en parle, on connaît des personnes qui la lisent et l'aiment mais on a tout sauf envie de s'aventurer dedans, c'est un mélange de gêne, de dégoût et d'indifférence, ce sont des contrées lointaines et gerbantes où l'impression de passer après plein d'autres lecteurs se fait persistante. On connait ses couvertures et ses principaux acteurs, on sait que Marc Levy aime bien aller chez Guillaume Durand, que Berbard Weber mange des fourmis et que Maxime Chattam est le roi du polar.
De là à croire que la mauvaise litt' pouvait s'échapper des têtes de gondoles, autrement dit l'entrée de ta Fnac préférée entre le nouveau Radiohead et le Dvd de Persepolis, pour se faufiler dans les rayons littérature anglophone. Franchement ça me déçoit.

Récemment, tout à l'heure en fait, j'étais dans le métro en train de lire Martin Eden de Jack London : couverture classe, corpulence imposante façon gros pavé aussi long que la vie, sauf que, j'en étais presque à la page 200 et j'attendais la phrase qui me déciderait enfin à lâcher ce roman plus que moyen, tartiné de bons sentiments tordus et d'héroïsme mou du slibard. Le résumé et la préface nous promettaient l'ascension sociale d'un marin et son suicide qui annonçait celui de Jack London 7 ans après la sortie du roman, le truc tragiculte d'avance avec en bonus une couverture façon Bandini de John Fante.

Et elle était là, la salope



et j'ai eu du mal à contenir un rire qui aurait pu être bruyant si j'avais été chez moi. Je me suis dit que si Jack avait été là il aurait aimé qu'on finisse sur cette phrase et j'aurai été d'accord avec lui, de toute façon j'avais plus assez de force pour continuer.
Je sais pas, à mon avis beaucoup de gens pensent que l'amour est la plus belle chose au monde, même moi parfois quand je repense à des trucs je suis bien tentée de le penser mais ce genre d'idées c'est assez malsain de le formuler en public, tu dois le garder bien cacher dans ton coeur, entre deux artères, entre deux plis du cerveau, mais pas dans un livre.

Alors voilà, franchement je déteste ne pas finir les livres mais là je peux pas faire autrement, comme disait Muse "time is running out", la littérature est aussi vaste que le monde et j'ai pas le temps de m'attarder sur toi Jack, alors on va se quitter page 206 et je jure sur la vie de ma bibliothèque que jamais plus je ne lirai de livre avec écrit ton nom dessus.

Si Alister avait été mon mec il aurait dit à mon livre "qu'est-ce qu'on va faire de toi?" et la question se pose pour tous les mauvais livres dont nous sommes les victimes, que faut-il faire d'eux? les ranger à côté des Houellebecq et faire comme si de rien n'était en prenant le risque qu'une amie s'en approche en demandant "et lui il est bien?"?, les fourrer dans la bibliothèque d'un membre de la famille qui n'angoisse jamais à l'idée que l'harmonie des tranches blanches et régulières soit rompue par celle d'un mauvais bouquin ?, les emmener chez Gibert -la SPA des livres- où l'on touchera 10% de chacun ou attendre qu'un inconscient les réclame sur Amazon ?

excusez moi pour tous ces points d'interrogation, j'en ai horreur mais il me faut une réponse,
les commentaires sont ouverts.




ps : ce n'est pas john fante sur la couverture de bandini.

mercredi 9 avril 2008

"ON VA T'AIMER SANS CONDITIONS"



Il s'appelle Alister, physiquement il serait proche d'un croisement entre un membre du groupe Phoenix qui se serait laissé pousser les cheveux et Jésus Christ, il porte des polos et des vestes en cuir, il pratique l'autodérision seulement quand ça le rend beau, on lui en veut pas de se la péter parce qu'il a tout les droits tellement ses chansons sont fun, et puis qu'est-ce que le talent si on peut même plus crâner? Il s'appelle Alister, il chante en français des trucs déprimants sur des mélodies festives, c'est un chanteur désabusé donc générationnel, c'est le Elli & Jacno 2008, le Damien Saez de ta petite soeur, le seul qui puisse résumer ta vie en moins de quatre minutes et dans la seule langue que tu puisses comprendre. En attendant d'acheter son album et parce qu'il est introuvable sur les plates formes de téléchargement illégal tu peux regarder son clip en boucle, forcément.
La chanson s'appelle "Qu'est-ce qu'on va faire de toi?" et me rappelle le "Soirée disco" de Boris. Azi écoute et essaye de ne pas trop pleurer.

mardi 8 avril 2008

Le Post-it virtuel




J'aime les Post-it, plus jeune je collectionnais toutes les formes, toutes les couleurs, j'en avais mêmes des parfumés assez rares. Je me souviens de ma copine de l'époque, Amandine, qui n'avait commandé que ça pour son anniversaire, sa reum en avait sûrement eu pour un tas de fric aussi épais qu'un bloc de Post-it. Elle en avait en forme de nounours, de trèfle à quatre feuilles, des grands rectangles, des petits carrés, des bulles de BD, le paquet multicolore avec 50 roses, 50 oranges et 50 vert, j'avoue j'étais un peu jalouse parce que ma reum n'aurait jamais accepté un tel gâchis, elle a vécu la guerre et la misère sociale, alors 30€ dans des Post-it quand tu peux écrire sur un bout de feuille blanche chiffonnée par un malencontreux bourrage de papier dans l'imprimante ou derrière une facture SFR...
L'esthétique prévalait sur la fonction et le but était d'en gaspiller le moins possible, on se contentait de les regarder, de prendre les petits tas réguliers dans nos pognes, la vie et le bonheur pouvait se résumer à ça. A l'époque mes cop's et moi n'avions d'yeux que pour le papier à lettres Diddl, les Post-it donc, les trousses en fausse fourrure et les stylos parfumés à 2€ la pièce, on était encore un peu attardée, attirée par les formes primaires, les couleurs criades et le goût acidulé des "couilles de mammouth" et des langues de chat.
Maintenant j'ai grandi, le gâchis me fait mal au coeur, un stylo orphelin de son bouchon ne m'angoisse plus, j'ai connu les Post-it en papier recyclé, un carnet à idées ne suffit plus, mes idées sont trop intimes pour que je les colle n'importe où dans ma chambre que je partage avec ma soeur et j'ai trop souffert des documents Word qui se perdaient à cause d'un redémarrage forcé.
D'où le Post-it virtuel, une des inventions du siècle avec celle de la page Netvibes. Ca doit bien faire depuis janvier que je l'ai et depuis janvier qu'il me comble, le truc c'est que tu peux en ouvrir autant que tu veux, que tes écrits se sauvegardent automatiquement, que tu peux changer la police, la couleur, barrer des trucs, en souligner d'autres, agrandir le Post-it et programmer une alarme et tout ça sans la crainte d'arriver au bout du petit tas jaune fluo, sans gâchis, sans soucis, gratuitement, sereinement, avec le sourire.
Pendant ce temps Amandine essaye toujours de liquider son stock.

Le logiciel ici

Les Occupés sont