dimanche 13 avril 2008

Ne le lis à personne




La mauvaise littérature, on nous en parle, on connaît des personnes qui la lisent et l'aiment mais on a tout sauf envie de s'aventurer dedans, c'est un mélange de gêne, de dégoût et d'indifférence, ce sont des contrées lointaines et gerbantes où l'impression de passer après plein d'autres lecteurs se fait persistante. On connait ses couvertures et ses principaux acteurs, on sait que Marc Levy aime bien aller chez Guillaume Durand, que Berbard Weber mange des fourmis et que Maxime Chattam est le roi du polar.
De là à croire que la mauvaise litt' pouvait s'échapper des têtes de gondoles, autrement dit l'entrée de ta Fnac préférée entre le nouveau Radiohead et le Dvd de Persepolis, pour se faufiler dans les rayons littérature anglophone. Franchement ça me déçoit.

Récemment, tout à l'heure en fait, j'étais dans le métro en train de lire Martin Eden de Jack London : couverture classe, corpulence imposante façon gros pavé aussi long que la vie, sauf que, j'en étais presque à la page 200 et j'attendais la phrase qui me déciderait enfin à lâcher ce roman plus que moyen, tartiné de bons sentiments tordus et d'héroïsme mou du slibard. Le résumé et la préface nous promettaient l'ascension sociale d'un marin et son suicide qui annonçait celui de Jack London 7 ans après la sortie du roman, le truc tragiculte d'avance avec en bonus une couverture façon Bandini de John Fante.

Et elle était là, la salope



et j'ai eu du mal à contenir un rire qui aurait pu être bruyant si j'avais été chez moi. Je me suis dit que si Jack avait été là il aurait aimé qu'on finisse sur cette phrase et j'aurai été d'accord avec lui, de toute façon j'avais plus assez de force pour continuer.
Je sais pas, à mon avis beaucoup de gens pensent que l'amour est la plus belle chose au monde, même moi parfois quand je repense à des trucs je suis bien tentée de le penser mais ce genre d'idées c'est assez malsain de le formuler en public, tu dois le garder bien cacher dans ton coeur, entre deux artères, entre deux plis du cerveau, mais pas dans un livre.

Alors voilà, franchement je déteste ne pas finir les livres mais là je peux pas faire autrement, comme disait Muse "time is running out", la littérature est aussi vaste que le monde et j'ai pas le temps de m'attarder sur toi Jack, alors on va se quitter page 206 et je jure sur la vie de ma bibliothèque que jamais plus je ne lirai de livre avec écrit ton nom dessus.

Si Alister avait été mon mec il aurait dit à mon livre "qu'est-ce qu'on va faire de toi?" et la question se pose pour tous les mauvais livres dont nous sommes les victimes, que faut-il faire d'eux? les ranger à côté des Houellebecq et faire comme si de rien n'était en prenant le risque qu'une amie s'en approche en demandant "et lui il est bien?"?, les fourrer dans la bibliothèque d'un membre de la famille qui n'angoisse jamais à l'idée que l'harmonie des tranches blanches et régulières soit rompue par celle d'un mauvais bouquin ?, les emmener chez Gibert -la SPA des livres- où l'on touchera 10% de chacun ou attendre qu'un inconscient les réclame sur Amazon ?

excusez moi pour tous ces points d'interrogation, j'en ai horreur mais il me faut une réponse,
les commentaires sont ouverts.




ps : ce n'est pas john fante sur la couverture de bandini.

6 commentaires:

ashorlivs a dit…

C'est des points d'interrogation.


Et brûle-les. Sérieusement, ce n'est pas sale.

Juliette a dit…

Le mieux c'est de ne pas se faire avoir à l'achat parce qu'une fois que tu les as, ils ne veulent plus te lâcher. Gibert n'accepte plus les Nothomb ou les Weber par exemple, tellement il y a d'erreurs de jeunesse qui cherchent à expier leur faute en revendant la patate chaude.

Donc pourquoi pas, brûle le tout, prends des photos, fais en articles, lance le concept satisfait ou carbonisé.

Good luck

Pierre a dit…

?

Saymal, houellebecq?

Murielle Joudet a dit…

lapsus corrigé.

les brûler, ouais nan j'en suis incapable, je pense vraiment que d'une façon ou d'une autre ils ont leur place dans la société.

Murielle Joudet a dit…

Houellebecq c'est le meilleur, d'où l'harmonie brisée par le mauvais livre qui s'incruste entre "Les Particules élémentaires" et "Lanzarote", par exemple.

Anonyme a dit…

loooooooooooooooooooooooool la photo !!!

Les Occupés sont