samedi 6 février 2010

A la recherche de Garbo - Sidney Lumet (1984)


Il y a d'abord l'idée qu'un film a priori gnan-gnan peut être redramatisé et rééquilibré par l'intrusion d'un fait éminemment tragique : une maladie incurable, une femme mourante. On sait comment une maladie accélère sinon introduit l'action au sein de la vie d'un personnage, ici c'est tout le contraire. La première partie en bonne santé est un petit bonbon de légèreté où du temps est pris pour façonner ce personnage qu'il nous faut aimer : femme seule qui a pour principe de vie un activisme venant se greffer un peu bêtement sur toutes les causes perdues. Par la simple annonce de sa maladie elle se retrouve du jour au lendemain dans un lit d'hôpital, mollement secouée par l'annonce de sa mort, estimant avec intelligence qu'elle pensait que cela arriverait à tout le monde sauf à elle, et avec pour dernier caprice ridicule celui de rencontrer Greta Garbo dont on présume qu'elle est fan puisqu'elle pleurait devant un de ses films en scène d'ouverture.

La suite du film est monopolisée par le fils, physiquement et moralement insipide, la femme mourante est totalement mise de côté au profit d'un enchaînement d'éléments tous plus bâclés les uns que les autres. On apprend par quelques séquences déprimantes qu'elle perd peu à peu l'usage de ses sens et que depuis son lit elle essaye de mobiliser les infirmières de l'hôpital pour faire grève, l'ensemble est mis en scène d'une telle façon qu'on ne retient que la frustration due au constat qu'on ne fait rien d'intéressant de l'activisme de départ sur lequel s'appuyait le portrait.
Par une transmission de pouvoir passant de la mère au fils, celui-ci, initialement pris dans la torpeur d'une vie trop organisée, arrête de travailler, néglige sa femme et se démène pour trouver Garbo. Ne pouvant résister aux charmes de sa collègue de travail faussement excentrique mais réellement agaçante, il la prend pour maîtresse, relation qui prend tout son sens au moment de pénétrer l'académie des acteurs dont elle est membre et ainsi chopper l'adresse d'une amie de Garbo. Quant à la fin, elle est d'une nullité quasi-culte que je me fais un devoir de ne pas la spoiler.

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