jeudi 1 novembre 2007
Ingals & co.
Il a suffi que je dise : "quand même, la petite maison dans la prairie, c'est chouette. en plus ils sont même pas croyants, et même s'ils ont des valeurs bien chrétiennes, au moins ils font pas chier" pour que dans l'épisode que je regardais il y ait sept passages avec des prières.
"- bonjour, je prie pour que le seigneur vous fasse grâce de la torture que vous vous infligez en contemplant mon horrible visage de faible femelle
- oh Seigneur, Madame Ingalls, votre bonté est sans limites, je prie Dieu pour qu'il ne vous punisse pas d'avoir été si bonne avec moi
- mais Madame Churchman, ce n'est vraiment rien, je n'ai presque pas eu à agir, car c'est Laura qui a été la plus brillante dans cette histoire
- merci maman, mais tu sais, c'est normal, c'est toi qui m'as appris à me comporter comme ça
- oh, Madame Ingals, je remercie Dieu de vous avoir permis d'avoir mis au monde un tel enfant
- Laura, ma chérie, tu es tellement vertueuse
- tu sais maman c'est un hasard que je me sois trouvée à cet endroit-là à ce moment précis. c'était peut-être mon destin"
etc. etc.
Et pourtant. L'épisode du jour s'appelait "Le mensonge". C'était l'histoire d'un petit garçon (très mignon) qui était malheureux parce que ses parents allaient divorcer. Puis il tombait (aïë aïe aïe). Et à son réveil chez le (gentil et vertueux) docteur du village (qui travaille d'ailleurs probablement bénévolement, dans le pays qui est le symbole même du libéralisme sauvage, dont un des aspects est l'image de l'homme qui vient de se faire écraser à qui on demande sa carte de crédit pour l'emmener à l'hôpital), il voit ses deux parents réunis (dans la peine, mais réunis quand même). Alors il se dit : tiens je vais faire semblant d'être aveugle, et peut-être qu'ils se remettront ensemble. Quel martyr ce petit. Ses parents l'ont torturé, mais il garde espoir en eux, et essaie même de ressouder leur couple et leur faire retrouver le bonheur ! Tout ça du haut de ses sept ans. Mais Dieu se fiche bien de l'âge pour donner du coeur à ses sujets.
Le fait est que la morale de cet épisode était que le mensonge n'était pas forcément un pêché. Ce qui m'amène à penser que la petite maison dans la prairie est en un programme de propagande communiste, derrière ses aspects puritains d'une personnification majestueuse de l'amérique qui veut s'en sortir par la vertu et la bonté. Comme on le sait, le mensonge était un sujet qui touchait de près aux bolchéviks, et je pense que cet épisode était en fait un caprice rouge, ultime erreur pour un oeil avisé comme le mien : ce n'est pas en noyant dans 187 épisodes ce passage immoral sur le mensonge que l'on en atténue la portée. Ici, la figure du docteur, qui travaille bénévolement, dans un lieu qu'il faut d'ailleurs voir très modestement décoré, mais cependant convivial, représente en fait le communisme victorieux.
Bref, on pourrait aussi dire que Charles Ingals ne change jamais de chemise et que l'utilisation d'une roulotte pour voyager n'est pas polluante (sans oublier que personne ne fume ni ne boit), et que, en conséquence, la petite maison dans la prairie est un message de propagande écologiste. D'ailleurs, le générique est vert.
Alors finalement, comme en toute chose, on peut tout voir dans la petite maison dans la prairie.
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1 commentaire:
j'ai toujours rêvé d'avoir la pipe de charles. Il fumait le kéké. hoho.
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